mercredi 1 octobre 2008
CONNAISSEZ-VOUS MIDAS ?
Il était une fois ...
C'est presque toujours ainsi que commencent les histoires, n'est-ce pas ?
À Port-Launay, il était une fois un Créole qui s'appelait Midas ... Allez donc savoir pourquoi il s'appelait Midas ! ... Mais ce n'est peut-être pas indifférent ... Écoutez bien mon histoire, vous comprendrez tout à l'heure ... Midas était un bel homme, ma foi, un très bel homme : Grand, élancé, doré par le soleil.
Chaque matin que Dieu faisait, Midas se levait avant l''astre du jour. Ses deux avirons sur l'épaule, il se dirigeait vers la plage devant laquelle sa barque se balançait, bien à l'abri du vent. Chaque matin que Dieu faisait, Midas laissait à la maison sa femme, qui s'appelait Écho et ses deux enfants, deux fillettes que lui avait données la Providence. L'une s'appelait Marie, elle avait le yeux bleus. L'autre s'appelait Jeannette, elle avait les yeux noirs.
Il se mettait aux avirons, que le temps soit bon ou mauvais. Il souquait dur pour sortir de la baie. Au moment où il hissait la voile, le soleil se levait. Mais, comme le soleil se levait à l'est, du côté de la montagne, il restait de l'ombre, longtemps encore, sur la mer. Du côté des Cannelles, les crêtes étaient dorées. Elles formaient comme une couronne.
Midas relevait son premier casier pas bien loin de la côte. Il n'avait pas de peine à le retrouver : un bidon blanc servait de bouée. On ne pouvait pas le manquer. À cet endroit, la mer n'était pas très profonde. Par beau temps, il était facile de tirer sur le filin qui servait d'amarre.
Le plus souvent, dès que le premier casier était relevé, dix à douze poissons d'or frétillaient sur les planches. Midas remerciait Dieu, puis il se dirigeait vers la bouée suivante, non sans avoir, bien sûr, rejeté son casier à la mer, dans un éblouissement de cristal.
Ce jour-là, la mer était mauvaise. Midas avait eu le plus grand mal à relever les deux premiers casiers.La pêche était maigre, très maigre !
De peur que le vent ne vienne à souffler plus fort, Midas décide d'aller relever tout de suite le casier le plus éloigné. La barque fait route vers un haut-fond, à mi-chemin de l'île Silouhette. Cela fait loin pour un petit bateau comme celui-là ! Midas est un bon marin, c'est vrai, mais la mer est vraiment bien grosse ce jour-là !
Sa voile tendue à craquer, la barque file. La proue se dresse à chaque vague, puis redescend dans un creux d'où l'on pourrait bien ne jamais remonter ... Jusqu'où descendra-t-on ? ... Mais on remonte. On remonte et Midas tient bon le cap, debout au vent.
Au fond du bateau, c'est tout juste si remuent un petit cordonnier noir et un perroquet vert et bleu. Les enfants attendent à la maison ... Il faut aller plus loin, relever tous les casiers, pour gagner de quoi vivre ... Ah ! Que l'on a de peine à gagner sa vie !
Et quand on pense qu'il y en a qui sont riches, riches, tellement riches qu'ils ne peuvent même plus compter leurs pièces d'or ! Juste à ce moment-là, le soleil bondit par-dessus la montagne et vient répandre sur l'océan tout un miroitement de pièces d'or. Quel spectacle ! C'est splendide, tout cet or répandu aux reflets des vagues. La voile elle-même est dorée, aussi dorée que peut l'être la chasuble d'un prêtre le jour de la Fête Dieu.
Midas est arrivé près de la bouée la plus éloignée. Il affale la voile. Il hâle le filin. Rien dans son casier, rien qu'une murène, que Midas n'a plus qu'à rejeter à la mer.
" Et dire qu'il y a des rois qui ont tant d'or qu'ils ne savent qu'en faire ! Tant d'or qu'ils en recouvrent les toits de leurs palais ! "
-"Et dire ... C'est vrai qu'on m'a raconté cette histoire autrefois ... Et c'était ma grand'mère qui me l'avait racontée, je crois ... C'était l'histoire d'un roi, d'un grand roi magicien : Tout ce qu'il touchait se transformait en or ! ... Il s'appelait le roi Midas. "
-" Vous vous rendez compte : Aujourd'hui, je n'ai pêché que deux petits poissons de rien du tout, mais s'il me suffisait de les toucher pour qu'ils deviennent de l'or ! "
Midas rit un grand coup. Il rejette le casier à la mer. Il se remet à souquer fort sur les avirons : Le vent s'est levé, il n'est plus question de hisser la voile; le vent la déchirerait bien vite !
Dieu, que c'est dur ! Midas a des ampoules aux mains et il a très mal aux épaules. Pourtant, il a de l'entraînement !
Il parvient à son mouillage, après avoir dépensé toutes ses forces. Dans la barque, il n'y a toujours que deux petits poissons, quelle misère ! Avec quoi est-ce qu'on paiera les robes des deux petites, qui vont bientôt faire leur première communion ?
midas repense à ce Roi Magicien, qui transformait en or tout ce qu'il touchait ...
-"Ah! se répétait-il ... Si je pouvais en faire autant ! "
L'imprudent ! Que n'avait-il pas dit là ? Les deux petits poissons qu'il tenait à la main ... Voilà qu'ils étaient devenus ... deux petits poissons d'or !
Sans mentir ... Deux petits poissons en or massif, plus éclatants que les reflets du soleil !
Midas en resta ébahi !
D'où lui vient, tout à coup, ce pouvoir magique ? Est-ce que le Bon Dieu l'aurait entendu et exaucé ? Serait-ce la murène qui était magicienne ? ... La murène qu'il avait remise à la mer, là-bas où se trouve le casier le plus éloigné ?
Mais n'importe, le résultat est là ! Midas, tout heureux se presse pour rentrer à la maison. Ayant touché terre il prend les avirons et les met sur son épaule. Voilà que dès qu'il les a touchés, les avirons se sont transformés en or. Ils sont lourds, lourds ! Mais Midas est tellement joyeux qu'il danse.
-" Le roi, je suis le roi, le roi magicien ! ... Tout ce que je touche devient de l'or ! "
Une goyave pend à une branche, bien mûre. Dans sa joie, Midas la cueille et la porte à sa bouche pour y mordre à belles dents : Holà ! ... La goyave, elle-aussi, s'est transformée en or ... Midas étouffe un cri de douleur, il s'est cassé une dent !
-" Mais c'est qu'il va falloir faire attention ! Diable, ce n'est pas drôle du tout ! "
Passant par le hangar, près de chez lui et ayant très soif, Midas saisit une bouteille d'eau fraîche ... La voilà qui se transforme en or. Même le liquide se durcit et se fige en coulée d'or.
-" Grave ... C'est très grave ! Et ce n'est pas drôle du tout ! Si tout ce que je veux boire, tout ce que je veux manger se transforme en or ... Je vais en mourir ... mourir de faim et de soif ! Roi, je suis le roi magicien de l'Océan-Indien, tout ce que je touche devient de l'or. Mais, bien que je sois très riche, je vais en mourir ... "
Midas reste songeur : Vous parlez d'une affaire ! Comment expliquera-t-il ce qui lui arrive à son épouse et à ses deux fillettes ?
Et quand on pense qu'il y en a qui sont riches, riches, tellement riches qu'ils ne peuvent même plus compter leurs pièces d'or ! Juste à ce moment-là, le soleil bondit au-dessus de la montagne et vient répandre sur l'océan tout un miroitement de pièces d'or. Quel spectacle ! C'est splendide, tout cet or répandu aux reflets des vagues. La voile elle-même est dorée, aussi dorée que peut l'être la chasuble du Curé le jour de la Fête-Dieu !
Midas est arrivé près de la bouée la plus éloignée. Il affale la voile. Il hâle le filin : Rien dans son casierr, rien qu'une murène, que Midas n'a plus qu'à rejeter à la mer ...
-" Et dire qu'il y a des rois qui ont tant d'or qu'ils ne savent quoi en faire ... Ils en recouvrent les toits de leurs palais ! Et dire ... C'est vrai qu'on m'a raconté cette histoire autrefois ... Et c'est ma grand'mère qui me l'a racontée, je crois ... C'était l'histoire d'un roi, d'un grand roi magicien : Tout ce qu'il touchait devenait de l'or ! Il s'appelait ;.. le roi Midas ! vous vous rendez compte, aujourd'hui je n'ai pêché que deux petits poissons, mais s'il me suffisait de les toucher pour qu'ils deviennent de l'or ! "
Midas rit un grand coup. Il rejette le casier à la mer. Il se met à souquer fort sur les avirons. Le vent s'est levé, il n'est plus question de hisser la voile : Le vent la déchirerait bien vite !Dieu que c'est dur ! Midas a des ampoules aux mains et il a très mal aux épaules ... Pourtant, il a de l'entraînement !
Il parvient à son mouillage, après avoir dépensé toute ses forces. Dans la barque, il n'y a toujours que deux petits poissons. Quelle misère ! Avec quoi est-ce qu'on paiera les robes des deux petites, qui vont bientôt faire leur Première Communion ?
Midas repense à ce roi magicien, qui transformait en or tout ce qu'il touchait ...
-" Ah ! Se répétait-il, si je pouvais en faire autant ! "
L'imprudent ! Que n'avait-il pas dit là ! Les deux petits poissons qu'il tenait à la main ... Voilà qu'ils était devenus ... deux petits poissons d'or ! Sans mentir ... Deux petits poissons en or massif, plus éclatants que les reflets du soleil !
Midas en demeura ébahi ! D'où lui vient ce pouvoir magique ? Dieu l'aurait entendu et exaucé ? Serait-ce la murène qui était magicienne ? ... La murène qu'il avait remise à l'eau, là-bas où se trouve le casier le plus éloigné ?
Mais qu'importe ! Le résultat est là. Midas, tout heureux se presse pour rentrer à la maison. Il prend les avirons et les met sur son épaule. Voilà que, dès qu'il les a touchés, les deux avirons se sont transformés en or eux-aussi. C'est lourd, lourd ! Mais Midas est tellement joyeux qu'il danse.
-" Le roi, je suis le roi, le roi magicien ! Tout c e que je touche devient de l'or !"
Une goyave pend à une branche, bien mûre. Dans sa joie, Midas la cueille et , vivement, la porte à sa bouche pour y mordre à belles dents. Oh là ! ... La goyave, elle-aussi, s'est transformée en or. Midas étouffe un cri de douleur.
-"Mais c'est qu'il va falloir faire attention ! Diable, ce n'est pas drôle du tout ! "
Passant par le hangar, près de chez lui et ayant très soif,Midas saisit une bouteille d'eau fraîche ... La voilà qui se transforme aussitôt ... Même le liquide devient de l'or !
_"Grave, c'est très grave ! Et ce n'est pas drôle du tout ! Si tout ce que je veux boire, tout ce que je veux manger, devient de l'or ! Je vais mourir de faim et de soif ! "
-"Roi, je suis le Roi Magicien de l'Océan Indien, tout ce que je touche devient de l'or ... Mais, bien qu'immensément riche, je vais mourir de soif et de faim !"
Midas reste songeur. Vous parlez d'une affaire ! Comment expliquera-t-il ce qui lui arrive à sa femme et à ses deux fillettes ?
Les fillettes, justement, les voilà qui arrivent en courant et en criant de joie :
_"Papa, tu as fait une bonne pêche aujourd'hui ? "
Midas aime tant ses deux filles qu'il en oublie ... Hélas ! Tout le reste. Elles lui sautent au cou. Il les prend dans ses bras, toutes les deux à la fois.
Voici que Jeannette et Marie deviennent lourdes, lourdes ... Elles tombent toutes les deux par terre, à la renverse. Leurs jambes et leurs bras restent dressés , comme pour étreindre le cou de leur père encore ... Mais elles sont dorées ... Elles sont ... Oui, malheur ! ... Les deux fillettes ne sont plus que deux statues d'or massif que la vie a abandonnées ... Immobiles, muettes, elles étincellent au soleil.
Midas s'assied au bord du chemin. Il pleure à chaudes larmes, la tête dans les mains. Il ne se rend pas que compte que sa femme, Écho, s'approche par derrière.Elle n'a pas le temps de crier : Elle a touché son mari ... Elle est devenue, elle-aussi, une statue en or, la bouche ouverte !
Au bord du chemin, près des trois statues, il n'y a plus que Midas ... et les trois petits poissons ... et les deux avirons. La goyave, elle, est restée sous l'arbre, là où elle a été jetée.
Jeannette est couchée sur le dos, Marie est assise de guingois ...Écho est debout dans la lumière. Pauvre, pauvre Midas, lui qui croyait que l'or le rendrait heureux ! Considère ce qu'il a fait de toi ! Ne serais-tu pas heureux de redevenir le pauvre Midas, tirant sur ses avirons de bois pour revenir chez lui ? Ce pauvre Midas qui ne rapportait que deux pauvres petits poissons ... Mais ce Midas que Jeannette et Marie embrassaient en lui sautant au cou ...Ce pauvre Midas qui peinait pour nourrir sa famille, mais qui avait tant de joie à mordre dans les fruits à belles dents, à vider d'un seul coup une bouteille d'eau bien fraîche quand il faisait très chaud dehors ? Midas, Midas, ne serais-tu pas bien heureux d'embrasser ta femme en rentrant à la maison ?
Et c'est à ce moment là, très exactement, qu'un chien se met à hurler !
Midas, réveillé en sursaut se dresse sur son lit : C'était un mauvais rêve ! Ce n'était qu'un mauvais rêve ... Sa femme est là, à son côté. Elle dort paisiblement, un petit sourire aux lèvres. Jeannette et Marie dorment aussi, dans la chambre à côté. Allons, il est l'heure de se lever ! Le soleil ne va pas tarder à dorer la surface de l'océan. Il est l'heure de se mettre aux avirons et d'aller relever les casiers ...
Quel bonheur, mon Dieu quel bonheur de n'être qu'un simple Midas ! Mon Dieu quel bonheur de ne pas être, non pas du tout, le Roi Magicien de l'Océan-Indien !
Tant de bonheur que Midas se met à chanter : Vous croyez que la richesse fait toujours le bonheur ? - Il ya des choses beaucoup plus précieuses que l'or et l'argent ! L'histoire de Midas en est un bon exemple je crois ...
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