mercredi 8 octobre 2008

L'ARCHE DE NOÊ

















En ce temps-là ... En ce temps là ...
Mais prêtez-moi toute votre attention, vous qui me lisez en ce moment. Prêtez-moi bien votre attention car notre temps n'est pas loin de ressembler à ce temps-là.

Le Bon Dieu, qui était fort occupé ... Pensez donc, avec toutes ces étoiles et toutes ces planètes, alors que la plupart ne sont connues que de lui-même ! Il y a les planètes à faire tourner, chacune dans le bon sens et à la vitesse précise à laquelle elle doit le faire. Il y a les soleils et les étoiles qu'il faut allumer et puis qu'il faut éteindre, chacun à l'heure précise ou il doit l'être. Il y a les océans, qu'il faut faire monter ou descendre, chacun à l'heure prévue pour la marée. Il y a ... Il y a ... Imaginez un peu tout ce qu'il y a à faire dans ce grand univers !

Le Bon Dieu, bien qu'il fût très occupé s'arrêta un jour sur notre planète. Il s'assit tout en haut de la plus haute montagne, sans doute dans le massif de l'Himalaya. Il abaissa son regard et considéra les habitants de la terre, les hommes aussi bien que les animaux. Et ce qu'il vit à ce moment-là n'est pas loin de ressembler à ce que l'on peut voir en ce moment - partout, il ne voyait que des guerres, des crimes, des assassinats ... Tous ces êtres, qu'il avait créés pour vivre en paix ne savaient plus que se battre. Sur le monde entier, la violence était reine.

Les actes de l'homme, surtout, dépassaient la raison : Il ne chassait plus, il ne pêchait plus pour trouver sa nourriture, mais pour chercher son plaisir ! Curieux plaisir que celui de tuer des êtres vivants ! Ce n'était que carnages de lapins, de perdrix, de tourterelles, de truites, de saumons, d'espadons, de thons ... Les chiens eux-mêmes avaient été dressés pour courir après les biches et les cerfs. Pensez : Sur la terre, l'oiseau dodo avait déjà disparu, les tortues survivaient en nombre infime. Dans l'océan, c'était tout juste s'il restait quelques baleines. Les hommes les tuaient ... Ils ne savaient plus très bien pourquoi ils les tuaient, mais ils les tuaient toujours !

Je ne parle pas des guerres que les hommes se faisaient entre eux. Ici et là, dans les vallées, partout, sur les collines, au bord de la mer, en haut des montagnes, et même dans le désert, les injures montaient, le sang coulait. Ce n'était que haine, rapines et incendies, mensonges, vols, fourberies et incendies.

Le Bon Dieu lissa sa barbe et laissa courir son regard sur ce triste spectacle.

" Il est temps de mettre de l'ordre, se dit-il. "

Mais il avait remarqué, je ne sais trop où ni en quel pays, un homme qui se conduisait assez bien. Il était bon et sage.Il s'appelait Noë ... Vous avez déjà entendu parler de lui, bien sûr !
Dieu s'adressa à Noë et il lui dit : Mais vous savez déjà ce qu'il lui a dit !

-"il pleuvra pendant quarante jours. Il pleuvra pendant quarante nuits."

Noë avait compris. Aidé de ses trois fils, il entreprit la construction d'un grand bateau en bois. C'était vraiment un grand bateau, un bateau à trois ponts.

-"Tu y monteras avec ta femme, tes trois fils et tes trois belles-filles, avait dit le Bon Dieu, et tu embarqueras aussi un couple de chaque espèce d'animaux."

Noë, donc, embarqua tout ce qui marche, tout ce qui rampe, tout ce qui vole, car les oiseaux, par exemple, n'auraient jamais pu tenir l'air pendant quarante jours et quarante nuits, les chauves-souris non plus !

Un couple de hérons, donc, deux frégates, deux pigeons, deux cardinaux aussi, bien entendu, mais ces derniers ne tenaient pas beaucoup de place !

-" Mais, me direz-vous, que nous racontez-vous là ? Nous connaissons depuis longtemps cette histoire là !"

C'est vrai, et pardonnez-moi d'avoir été un peu long, mais c'est maintenant que mon histoire devient un peu nouvelle ... Croyez-moi ou ne me croyez pas, mais moi, e vous le dis comme ceci : L'arche de Noë vint aux Seychelles. J'ignore si c'était à Mahé, à Praslin ou à La Digue, mais je crois bien que c'était à Praslin parce que c'est là que l'on trouve des " Cocos d'Amour" ! Il avait fallu beaucoup d'amour pour construire et piloter l'arche et prendre soin de tous ces animaux !

Comment je sais qu'il est venu là ? Réfléchissez un peu et vous conviendrez comme moi qu'il est forcément venu. : Les animaux ne vivent pas tous dans les mêmes régions, dans les mêmes pays, sur les mêmes continents. Dans un pays, par exemple, il y a des rhinocéros, dans un autre il n''y en a pas. Dans un pays il y a des aigles, dans un autre, il n'y en a pas.
Les tortues géantes ... Il n'y en a pratiquement qu'aux Seychelles, tout au moins celles qui appartiennent à l'espèc que vous connaissez. Comment Noë aurait-il pu en emporter s'il n'était pas venu ici ? Où les aurait-il prises ?

Donc, avant l'ouverture des vannes du ciel et les robinets , le Bon Dieu avait dit à N oë de faire le tour du monde, sans oublier une seule île. Noë vint aux Seychelles. Il embarqua des tortues géantes, un couple de roussettes. Alors il considéra tous les autres animaux qui se trouvaient là.

-"Les poissons, inutile de s'en occuper, ils peuvent rester dans l'eau. Les mammifères marins, ils peuvent y rester aussi" ... Et c'était heureux : Où aurait-on mis deux baleines, deux rorquals, deux cachalots ? Il restait déjà fort peu de place depuis qu'on avait fait monter les éléphants !

Tout à coup, Noë aperçut un couple d'oiseaux tout blancs. On les appelle des aigrettes ( Madame Patton en langue créole ). Vous savez bien : ce oiseaux avec de longues pattes, de longs doigts, avec un long bec dont ils se servent pour attraper les poissons sur les étals du marché ! Mais, en ce temps-là, les aigrettes n'avaient pas ces longues pattes. Elles n'avaient pas ce long cou, ni ce long bec. Elles étaient totes blanches, certes, comme maintenant ... Mais elles avaient la forme de gros pigeons. D'ailleurs, en Créole, on ne les appelait pas "Madame Patton".

-" Halte là !"

Pas de chance, Noë les avait reconnues ...

-" Eh! Les aigrettes, pas la peine d'essayer de me tromper : j'ai dit deux seulement. Le compte y est déjà !"

Les deux aigrettes, dépitées, retournent sur la plage. Je ne sais comment, je ne sais qui les a aidées, voilà leurs pattes qui se sont allongées.

-" Il ne nous reconnaîtra pas, cette fois-ci ! "

Les deux aigrettes se présentent à nouveau au pied de l'échelle de coupée.Elles sont juchées sur leurs échasses et même leurs doigts se sont allongés ...

-" Tiens, se dit Noë, voilà de nouveaux oiseaux !"

Mais tout à coup :

-" Arrière, vous autres ! Je vous ai reconnues malgré vos longues pattes et votre long bec. Inutile de vous déguiser en "Madame Patton". Les " Madame Patton n'existent pas encore. Dieu ne les a pas encore créées !""

Vous remarquerez que c'est Noë lui-même qui a donné ce nom-là aux aigrettes pour la première fois. Quoi qu'il en soit, nos deux oiseaux se retrouvent à nouveau sur la plage. Que faire ?
Je ne sais comment. Je ne sais grâce à qui, mais voilà que nos deux aigrettes sont devenues toutes noires.

-"Allez, montez " dit Noë cette fois.

Et c'est pour cela qu'il y a de nos jours des "madame Patton". Vous me direz qu'elles sont blanches, et non pas noires ... Certes, certes ... Mais les blanches, ce sont les aigrettes qui étaient montées dans l'arche les premières. Elles n'avaient ni longues pattes, ni long cou, ni long bec. Cependant, elles ont bien été obligées, elles-aussi, de les allonger : Les animaux étaient si serrés dans ce bateau qu'elles n'arrivaient pas à attraper les bananes suspendues pour leur nourriture par Noë. Elles ont bien dû imiter les "Madame Patton" noires !

Mais n'avez jamais vu de " Madame Patton" noires, dites-vous ? ... Regardez mieux, soyez patients et attentifs. Il en existe bel et bien, de grands savants ornithologues me l'ont dit ! D'ailleurs, si vous voyez une " Madame Patton" noire, n'hésitez pas à nous écrire ... N'oubliez pas de joindre à votre envoi ... Une photographie de votre oiseau ! Et dites-nous où vous l'avez aperçu !

À LA PROCHAINE FOIS ... POUR UNE AUTRE HISTOIRE !

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